En partant des travaux et publications sur les symboles mathématiques -
particulièrement ceux de Woepcke[1]
qui découvre en 1854 les symboles mathématiques maghrébins à travers un
manuscrit dal-Qalasādi (m. 1486), de Cajori[2]
qui les a popularisés en 1928, de Mohamed Souissi[3]
qui, à partir de 1986, édite plusieurs traités d'algèbre du XVème
siècle dans lesquels ces symboles sont couramment employés et dAhmed Djebbar[4]
qui repousse de deux siècles la pratique de ces symboles, nous faisons le point
de l'état des recherches sur ce sujet, puis, en utilisant la typologie des
symboles mathématiques proposée par Nesselmann (1842) et remise à jour par
Serfati[5],
nous présentons les symboles algébriques maghrébins.
La description que nous donnons de ces symboles se base sur un
manuscrit trouvé récemment à Jerba (Tunisie). C'est une copie du Sharh
al-urjuza al-yāssiminya fil jabr wal muqābala, rédigé en 1380 par
Ibn al-Hā'im[6]. Son
colophon précise le nom du copiste: Muhamad
Hamouda al-Bāz at-Tunusi, ainsi que le lieu et la date du manuscrit,
achevé à Istambul en 1747.
Dans cette communication, nous présentons ce manuscrit et analysons en
détail lemploi qui y est fait des symboles mathématiques maghrébins à travers
leur utilisation abondante et systématique dans la marge du manuscrit, ce qui
permet de dresser une typologie complète de ces symboles.
mahdi.abdeljaouad@isefc.rnu.tn
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Since 1854, Woepcke has
discovered Arab mathematical symbols through his study of a Fifteenth Century
mathematician's work : al-Qalasadi's.
In 1928, Cajori has included these symbols in his monumental History of
Mathematical Notations. More recently, Ahmed Djebbar has shown that use of Arab
symbols for algebra did start at the end of the Twelth Century.
In this paper, we describe
Arab mathematical symbols through their intensive use in the margin of an
Eighteenth Century manuscript recently discovered at Jerba (Tunisia). It is a
copy of Ibn al-Ha'im (1352-1412) work
on algebra : Sharh al-urjuza al-yāssiminya fil jabr wal muqābala.
Riassunto
Il Manoscritto mtematico di Jerba : Una pratica di simboli algebrici magrebini in piena maturità. Comunicazione al VII° Convegno Magrebino sulla storia delle matematiche arabe (Marrakech, 30-31 maggio e 1 Giugno 202)
Partendo dai lavori e pubblicazioni sui simboli matematici
particolarmente quelli di Woepcke che scopre nel 1854 i simboli matematici
magrebini attraverso un manoscritto di dal-Qalasādi (m. 1486), di Cajori che li ha
divulgati nel 1928, di Mohamed Souissi che, a partire dal 1986, pubblica
parecchi trattati dalgebra del XV° Secolo nei quali questi simboli sono
utilizzati correntemente da Ahmed Djebbar che riporta indietro di due secoli la
pratica di questi simboli, facciamo il punto dello stato delle ricerche su
questo argomento, in seguito, utilizzando la tipologia di simboli matematici
proposta da Nesselmann (1842) e rivisitata da Serfati, presentiamo i simboli
algebrici magrebini.
La descrizione che diamo di questi simboli si basa su un
manoscritto trovato recentemente a Jerba (Tunisia). E una copia del Sharh
al-urjuza al-yāssiminya fil jabr wal muqābala,redatta nel 1380 da
Ibn al-Hā'im. Il suo colofone
precisa il nome del copista: Muhamad Hamouda al-Bāz at-Tunus,
così il luogo e la data del manoscritto, ultimato a Istambul nel 1747.
In questa comunicazione, presentiamo questo manoscritto e
analizziamo in dettaglio limpiego che vi è stato fatto dei simboli matematici
magrebini attraverso la loro utilizzazione abbondante e sistematica nel margine
del manoscritto, questo permette di preparare una tipologia completa di questi
simboli.
[1] François Woepke, Notes sur
les notations employées par les arabes, Académie des sciences, vol.
39, pp. 162-5 , Paris 1854 et Recherches sur l'histoire des sciences
mathématiques chez les orientaux, Journal Asiatique, 5ème série,
vol. IV, Paris 1854.
[2] Florian Cajori, A History of Mathematical Notations, publié à Chicago en 1928-29. Nous utiliserons la réédition moderne de cette oeuvre publiée par Dover Publications Inc., New York, 1993.
[3] Mohamed Souissi, La langue des mathématiques en arabe, Publication de l'Université de Tunis, 1968.
[4] Ahmed Djebbar, Enseignement et recherche mathématiques dans le Maghreb des XIIIème - XIVème siècles, Thèse de doctorat, Publications mathématiques d'Orsay, 1985, n°81-02.
[5] Michel Serfati, La constitution de l'écriture symbolique mathématique, Thèse de doctorat de l'Université Paris 1, 1997.
[6] Né au Caire en 1352, ibn al-Ha'im est le contemporain d'ibn Khaldoun (1332-1406) tout étant plus jeune. Il a fait ses études au Jamaa al-Azhar au Caire, il s'est ensuite établi à Jérusalem où il décéda en 1412.