II. Notions paramathématiques, Notions
mathématiques
Chevallard
(1985) distingue, parmi les objets de savoir, les notions mathématiques et les
notions paramathématiques. Les premières, dont il cite, comme exemples,
laddition, le cercle, la dérivation etc., peuvent prendre la forme de définitions
ou de constructions et possèdent des propriétés et des conditions demploi.
Lenseignant attend que lélève sache en donner la définition et les
propriétés et reconnaisse un certain nombre des occasions demploi. Quant
aux notions paramathématiques, dont la démonstration est citée comme exemple,
ce sont des notions-outils de lactivité mathématique. Elles ne sont pas
normalement des objets détude pour le mathématicien, comme les notions mathématiques.
De plus, elles ne font pas lobjet dun enseignement: ce sont des objets de
savoir auxiliaires, nécessaires à lenseignement (et à lapprentissage)
des objets mathématiques proprement dits. Par exemple, les professeurs de mathématiques
ont des exigences par rapport à la rédaction de la démonstration mais ils ne
font pas un cours sur les règles décriture auxquelles elle doit répondre.
Ils peuvent toutefois, lorsque loccasion se présente, expliciter oralement
quelques unes de ce règles. Les manuels également explicitent rarement les règles
méthodologiques dans la rédaction dune démonstration. Comme le remarque
Berdonneau (1981), « Rares sont les
manuels qui consacrent une part non négligeable de leur texte à des
indications de nature méthodologique ».
Cependant,
il est nécessaire, pour déterminer si un objet de savoir est une notion mathématique
ou paramathématique, de se référer à une pratique denseignement précise
(niveau dans le cursus, lieu, temps, secteur des mathématiques etc.). En
France, par exemple, la démonstration qui est considérée comme une notion
paramathématique dans lenseignement actuel des mathématiques, ne la pas
été dans le programme de 1971. En effet, elle apparaissait, lors de la troisième
année du premier cycle de lenseignement secondaire (classe de 4ème de collège),
comme un véritable objet denseignement (Balacheff, 1988). Elle correspondait
à des définitions précises en logique des mathématiques ce qui lui donnait
le statut de "mathématique".
Par
ailleurs, comme le précise Chevallard (1985), « les notions paramathématiques
sont normativement considérées comme exclues de lévaluation directe »,
contrairement aux notions mathématiques. Lorsque lenseignant propose un
problème de démonstration en géométrie à lélève et que celui-ci échoue
dans la résolution, il pourra conclure que lélève na pas compris la
notion de démonstration. Cependant, il ne pourra pas établir un barème dans
lequel il attribue, par exemple, deux points à un bon usage des « Si ....
alors » ou trois points à lutilisation du raisonnement par
labsurde.